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Je suis né à Paris en hiver, en février 1955.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai vécu les premières années de mon enfance dans le 17e arrondissement, non loin du Parc des Batignolles, du Parc Monceau et de la rue de Lévis.

Notre appartement était au deuxième ou troisième étage et je crois que l’ascenseur était un de ces ascenseurs avec des grilles de fer forgé. En tout cas, celui de l’immeuble où habitait mon copain Guy en avait un, ça j’en suis certain. C’est un événement brutal qui me l’a gardé en mémoire.

Un dimanche matin, on a entendu les sirènes de la police. Des policiers avaient envahi le square où nous habitions. Mon père m’a dit de ne pas m’approcher des fenêtres. Ca devait être un Algérien qui était poursuivi. J’ai appris plus tard qu’il s’était réfugié sous la cage d’ascenseur au rez-de-chaussée. Et j’ai découvert bien plus tard qu’il devait s’agir d’un militant du FLN.

Mon copain Guy avait plein de jouets que je n’avais pas. Entre autres choses qui m’étaient étranges, ses parents possédaient un électrophone. Parfois, sa maman nous mettait un disque de contes pour enfants, avec plein de voix étranges qui sortaient d’on ne sait où dans le salon. J’avais beau épier le moindre indice dans la pièce, je n’arrivais pas à trouver d’où les voix de ces personnages pouvaient venir. Pendant un certain temps, je m’étais persuadé qu’ils se cachaient derrière les épais doubles rideaux du salon. Aussi n’étais-je pas rassuré quand un tel disque jouait, mais je me régalais de l’histoire et je trouvais cela tellement étrange que j’en redemandais…

Le parc des BatignollesLe Parc Monceau était encore un monde fantastique dans mes souvenirs, jusqu’au jour où, vers mes 20 ans, je me décidai à y retourner. Quelle ne fut pas ma déception de le découvrir bien moins vaste que dans ma mémoire ! C’est dans ce parc que j’ait fait mes premiers pas. Mes parents m’ont montré des photos en noir et blanc, presque bistres, avec des bords tout dentelés.

Parc Monceau - La grille d'entréeUne de ces photos me montrait avec un anorak et un bonnet de laine boutonné sous le menton. Je tenais le landau de Corinne, ma petite sœur, et j’essayais de le faire avancer dans l’allée du Parc Monceau. Il y avait souvent avec nous une dame qui nous accompagnait, qui s’occupait de nous, les enfants, quand ma mère était au travail. Elle travaillait avec mon père au bureau pour l’aider à gagner de l’argent.

Madame Trottin, c’était le nom de cette brave dame. Elle était très gentille. Il ne me semble pas qu’elle ne nous ait jamais grondé à grosse voix ou même donné des claques ou une fessée. Elle nous emmenait souvent nous promener jusqu’au Jardin des Batignolles.

 

Les Batignolles m’ont laissé la nostalgie des locomotives à vapeur. En effet, ce parc borde les voies ferrées qui viennent de la gare Saint-Lazare. La plus grande allée du parc longe les rails, mais en surplomb d’au moins une quinzaine de mètres. Chaque fois que passait un train, je me précipitais contre la grille pour regarder la locomotive et son grand panache de fumée. L’odeur du charbon nous embaumait encore après plusieurs minutes. Le bruit chuintant des pistons me fascinait. Ce mélange de fumée, de vapeur et de bruit qui faisait avancer ces wagons, quelle puissance ! Mais aussi quelle angoisse ! La force mystérieuse qui animait tous ces convois semblait être bien dangereuse à approcher…

Je ne sais plus si c’était aux Batignolles ou au Parc Monceau, mais toujours est-il qu’un de ces deux jardins possédait un petit cours d’eau avec des poissons rouges et une petite passerelle d’où on pouvait facilement les observer, tant l’eau en était transparente. Cela m’a frappé quand j’ai entendu pour la première fois la chanson du « Petit Pont de Bois » d’Yves Duteil.

Le Parc Monceau - Son petit lac et ses arbres

Quand j’étais déjà à l’école maternelle, vers cinq ans, donc, j’avais une patinette. Mon copain Guy aussi, je crois. Et nous faisions des tours et des tours. Quand nous faisions trop de bruit dans la rue, les voisins ouvraient leur fenêtre et nous criaient dessus pour que nous allions jouer plus loin, au pied de notre immeuble. Mais c’était un square, avec des voitures garées au bord du trottoir tout le long de la rue. Les parents nous avaient interdit de jouer dans la rue, aussi étions-nous obligés de rester sagement sur le trottoir.

Derrière l’immeuble de Guy se trouvait une ruelle avec, au bout, les trappes pour la livraison du charbon. Nous aimions aussi aller jouer de ce côté là. Presque à chaque fois, nous nous faisions gronder à cause de la poussière de charbon qui nous noircissait les mains et les genoux. Eh oui ! À cette époque là, nous étions en culotte courte, ces pantalons courts qui s’arrêtaient juste au-dessus du genou.

J’ai oublié le nom de cette école, mais c’était une petite rue non loin de notre square. En face de cette rue, ou bien peut-être au début de la rue, il y avait un marchand de peinture Ripolin. La devanture de sa boutique me fascinait. Elle était animée par une scène étonnante. On y voyait un gros pot de peinture que versait un Monsieur Ripolin. Par un artifice technique bien fait, on avait l’impression que la peinture coulait en permanence et que le pot de peinture ne se viderait jamais…

Dans l’école, il y avait une grande cour goudronnée avec des marronniers. L’odeur des feuilles mortes en automne y était très présente. Au bout de la cour se trouvaient les toilettes. Un petit toit les abritait, et chaque latrines avait une porte en bois de couleur verte. Il y avait aussi un urinoir en zinc, tout gris, avec de l’eau qui coulait dessus pour rincer. La rigole débordait parfois et j’y ai mouillé plus d’une fois mes sandales ou mes chaussures.

À l’intérieur de l’école, un grand préau couvert accueillait les fêtes et les jeux, surtout les jours où la pluie nous interdisait de sortir dans la cour. Je n’ai même pas fait une année entière dans cette école, puisque que c’est cet hiver-là que nous déménageâmes pour Le Vésinet, en janvier ou février 1961.

Mes grands-parents, Papy et Mamie, habitaient à Chaville, en Seine-et-Oise. Ils avaient un grand appartement au rez-de-chaussée avec un grand jardin auquel on accédait par une petite terrasse. Nous y allions souvent le dimanche, même parfois pour tout le week-end et pour les vacances. La résidence de Papy et Mamie se trouvait assez près du marché et de l’église. La sirène d’alerte des pompiers était toute proche. Elle m’a fait sursauté plus d’une fois quand elle sonnait le premier jeudi du mois !

Papy et Mamie allaient régulièrement à la messe tous les dimanches. Les cloches, les cantiques en latin, le parfum de l’encens, ce furent mes premiers contacts avec la religion catholique. Sans oublier le jour des Rameaux où l’on rapportait du buis béni à la maison pour le mettre sur le crucifix dans la chambre de papa et maman.

Mamie travaillait à la bibliothèque municipale de Chaville, non loin de la gare. Elle donnait aussi des cours de sténo. Mais je me souviens surtout qu’elle jouait du piano. Leur piano me semblait énorme. J’adorais surtout le tabouret de bois sur lequel on pouvait s’asseoir pour jouer. C’était un tabouret avec un siège en paille ajouré, et qu’on pouvait tourner pour en ajuster la hauteur. J’ai dû en passer des heures à jouer avec ce tabouret. Par contre, le piano lui-même ne m’a pas enthousiasmé. Je ne devais sans doute pas être assez doué...

Leur jardin était une immense pelouse. Une espèce de cour rectangulaire et bétonnée servait de terrain de sport pour les enfants qui jouaient au ballon, faisaient de la patinette ou du patin à roulettes. Un énorme mur de pierres bordait ce jardin sur sa plus grande longueur et le séparait du bois voisin, qui poussait sur la pente de la colline assez escarpée. Plusieurs allées traversaient cette pelouse, avec quelques bancs de place en place. C’était là que les mamans promenaient leur bébé en poussette ou en landau. Moi, j’avais un petit tricycle en bois et je m’y amusais bien, sauf quand ma sœur voulait me le prendre, évidemment.

Mais revenons à Paris. Quand nous allions au marché faire les courses avec maman, rue de Lévis, les cris des marchands et les odeurs de fruits et légumes, mélangées au relent des murs qui empestaient la pisse de chien, tout cela était un spectacle formidable pour nous qui étions tout petits. En plus, les boutiques s’efforçaient de captiver l’attention. Les boulangeries fleuraient bon le pain tout chaud et je savais bien que, si nous insistions assez, maman nous offrirait un petit pain au lait, voire même une petite barre de chocolat pour le fourrer. La pharmacie, le marchand de jouets, la mercerie… toutes ces boutiques nous ouvrirent leur porte un jour ou l’autre.

Finalement, nous quittâmes Paris pour la banlieue. Pendant le déménagement qui dura deux ou trois jours, nous fûmes confiés à la garde de Madame Trottin qui nous hébergea chez elle, dans son pavillon de banlieue. Son mari était artisan bijoutier ; il fabriquait des bijous en porcelaine et en émail qu’il peignait lui-même d’assez jolie façon. Dans le jardin de Madame Trottin, une volière abritait des tourterelles. Leur doux roucoulement et leur calme présence nous donnait l’impression de vivre dans un conte de fées.

Quand nous arrivâmes au Vésinet, je découvris que notre immeuble faisait partie d’une résidence comprenant deux autres immeubles et des pavillons derrière. Une route privée traversait notre résidence et reliait deux rues de la ville. Des garages privés servaient à garer les voitures bien à l’abri du mauvais temps et des voleurs.

Entre les trois immeubles, un beau jardin était orné de petits arbres, de massifs de fleurs et d’arbustes. Une pelouse toute verdoyante poussait entre les petites allées qui desservaient l’entrée des immeubles. Il y avait même un bac à sable, avec son petit muret de béton tout autour et des bancs à côté pour les mamans. Un énorme marronnier surplombait le bac à sable.

Du balcon de notre appartement, on apercevait très visiblement l’ensemble du jardin. Sa position en enfilade sur la rue de Verdun nous laissait voir le carrefour avec l’avenue de la Princesse, l’école des filles avec son horloge tournante au-dessus du préau, les bâtiments des professeurs de l’école et la petite épicerie Amiot juste en face de la pharmacie.

Cette épicerie servait encore le lait frais qu’on allait chercher tous les jours avec son pot à lait en aluminium. L’épicière le remplissait avec sa louche au long manche en puisant le lait dans le réservoir placé dans le comptoir même. Devant la boutique, les produits en réclame essayaient de pousser les passants à entrer.

Notre appartement avait d’énormes avantages par rapport à celui de Paris. D’abord, il était plutôt grand, avec un long couloir pour courir, un grand living-room où l’on pouvait manger tous ensemble autour d’une grande table, et même jouer par terre au salon sur un grand tapis. On pouvait aussi aller jouer dehors, au jardin, sans risquer de se faire bousculer par les voitures. Ensuite, le balcon et le living-room étaient très ensoleillés. Ça, c’était vraiment nouveau. À Paris, le soleil était vraiment trop absent, alors que les murs des immeubles étaient tout noircis par la suie des chauffages au charbon. Enfin, notre école, l’école Princesse était toute proche, avec une seule rue à traverser.

Au bout de la rue de Verdun, au coin de l’avenue de la Princesse, on pouvait acheter des œufs frais. Eh oui ! Une vieille dame y élevait des poules et vendait ses œufs. En face, de l’autre côté de l’avenue de la Princesse, une épicerie Codec, un peu plus grande que Amiot, celle de la rue de Verdun, faisait face à un grand trottoir où un marché s’installait deux fois par semaine. Enfin, vers la Maison de la Princesse (la maison de convalescence), qu’on surnommait « La Princesse », une boulangerie et un café complétaient avec bonheur le nombre des commerces du quartier.

Le Vésinet était alors une petite ville bien paisible avec assez peu de grands immeubles qui furent construits peu à peu dans les années qui suivirent. De nombreuses pelouses étaient ouvertes au piétinement des enfants comme aux pique-niqueurs. On dénombrait près de chez nous plusieurs d’entre elles. En allant vers la gare, de l’autre côté de la route de Croissy, les pelouses de la gare bordaient la rue du même nom. Nous allions parfois chercher papa à la gare, surtout quand ma sœur et moi fûmes assez grands pour y aller tout seuls.

Le Vésinet est traversé par de petits ruisseaux artificiels, toujours longés par une petite allée plus ou moins abritée par de grands acacias. De place en place, ils se jetaient dans des lacs au bord desquels de grandes villas mystérieuses profitaient du calme paisible.

Les promenades au bord de ces « petites rivières » étaient parmi nos favorites. Nous apprîmes même, à l’école primaire, que leurs eaux hébergeaient de nombreux habitants que la maîtresse nous chargea de capturer vivants pour les étudier en « leçon de choses ». Des têtards, tritons, grenouilles, épinoches et sangsues, nous n’arrivions souvent qu’à attraper des têtards et des sangsues !

Pour capturer ces bestioles, il fallait s’approcher dangereusement du bord, et plus d’un d’entre nous finit par y mettre les pieds après avoir glissé. Alors là, pour le coup, nous étions sûrs d’avoir des sangsues à rapporter ! Mais quelle cochonnerie de les décrocher de nos bras ou de nos jambes…

Mes premières années au Vésinet ne m’ont pas tellement marqué. A l’école primaire, les garçons et les filles étaient séparés. La cour des filles était interdite aux garçons, et on devait même faire attention à chaque rentrée et chaque sortie pour ne pas se mélanger. La sortie des garçons était très strictement encadrée. Le maître ou la maîtresse les mettait en rang deux par deux dans la cour des garçons et les accompagnait, en rang, jusque devant la porte de la sortie. Ma sœur et moi nous parlions quelques fois pendant la récréation, là où les deux cours se rejoignaient par un petit resserrement. Je ne crois pas avoir été jamais puni pour cela, mais ma sœur, pour sûr, avait plusieurs fois récolté des lignes à copier…

À cette époque, les instituteurs utilisaient les récompenses et les punitions à tout propos. Les bons points et les mauvais points accompagnaient la réussite ou l’échec de chaque enfant. N’oublions pas que chaque fin d’année scolaire se finissait, au mois de juin, par la remise des prix. Les prix d’excellence couronnaient les meilleurs élèves qui avaient alors droit à un beau livre avec un certificat collé sur la première page.

Lors de la remise des prix, tout le monde était très bien habillé, comme pour un mariage ! Un représentant de la mairie faisait toujours acte de présence à cette cérémonie. De petits drapeaux tricolores ornaient les préaux. La remise des prix commençait par la Marseillaise que nous devions chanter fort et juste. Ensuite, chaque prétendant était appelé par son nom et se présentait sur l’estrade pour recevoir son prix sous les applaudissements des parents d’élèves présents.

Mes parents étaient très fiers des récompenses que j’avais pu mériter. C’était souvent en orthographe que j’étais le meilleur. J’avais même réussi à obtenir un premier prix d’orthographe au lycée à la fin de ma classe de sixième. Il est vrai que nos maîtres ne laissaient rien passer. Les règles devaient se réciter sans hésitation. Un de mes maîtres, M. Lerasle, ou bien était-ce M. Xueref, faisait valoir le bénéfice des coups de règles sur les doigts ou sur la paume des mains pour chaque faute d’orthographe ou de grammaire après une dictée. J’en ai certainement pris quelques uns malgré tous mes efforts à ne pas faire de faute !

Chaque année, avant les congés scolaires de Noël, toute l’école partait à pied pour le cinéma de la gare et assistait à la projection d’un film. Le cinéma était à peine à un kilomètre et le déplacement en valait la peine. De retour à l’école, nous avions droit à des cadeaux. Pour les plus grands, c’était en général des pères-Noël en chocolat et quelques petits pains d’épice. Pour les classes des plus petits, il y avait quelques petits jouets en bois ou en plastique.

L’école maternelle du Vésinet m'a laissé quelques images colorées des enfants que nous étions, guettant à cette époque de Noël le vol du père-noël sur son traîneau tiré par des rennes. Nous scrutions le ciel et écoutions attentivement le moindre bruit qui viendrait du ciel, comme le tintement de clochettes annonciatrices des cadeaux qui nous étaient silencieusement promis. Et en effet, le dernier jour de classe avant les congés d’hiver était aussi le jour de la remise des cadeaux. Qui un jeu de cubes, qui un camion en plastique, un puzzle en bois ou une voiture miniature Norev ou Dinky Toys…

C’était magique !

Alors que j’avais pris quelques années de plus, il me fallait suivre maman chez le docteur au centre ville, pour faire mes rappels de vaccin, ou bien était-ce chez le dentiste pour soigner une dent cariée ? Au centre ville, entre le boulevard Carnot et l’église, ce médecin tenait son cabinet dans un immeuble face à une ferme. Oui, une ferme ! Depuis la salle d’attente, on pouvait voir des vaches et les entendre meugler à l’heure de la traite… Je me suis finalement rendu compte, quelques années plus tard, qu’un nouvel immeuble cossu avait été construit sur le terrain de cette petite ferme.

Près du Vésinet, il y avait de nombreuses promenades que nous faisions ensemble après un court trajet en voiture. Papa adorait lambiner pour regarder tout ce qui pouvait avoir un intérêt : une maison remarquable pour la beauté de son jardin ou son architecture originale, un bout de paysage pittoresque ou, tout simplement, le gazouillis d’un merle chanteur. Certains monuments des alentours m’ont profondément marqué.

La Machine de Marly, avec ses immenses roues à aubes, posée sur la Seine au pied de la colline de Marly, écumait les eaux de la Seine  avec une majesté tonitruante et odorante. Les énormes pistons graisseux et luisants s’allongeaient et se rétractaient à chaque tour de roue, comme une énorme locomotive endormie, mais sans la vapeur. Cette machine ne se déplaçait pas mais faisait tourner ses immenses roues. L’eau du fleuve ainsi remuée nous imprégnait d’une odeur puissante et surhumaine. Quand je pense que cette machine pompait déjà l’eau de la Seine pour alimenter les bassins et les fontaines royales du Château de Marly depuis plusieurs siècles, cela me fait mal au cœur qu’on l’ait démontée. Aujourd’hui, il y a un beau barrage avec de grandes écluses, mais leur charme est sans comparaison avec cet incroyable moulin à eau qui ne faisait que pomper de l’eau !

Le parc du Château de Marly, en haut de la colline, est tout à fait charmant.

(à suivre)

 

Dernière mise à jour le 22 août 2001 © 1999-2001 getup@free.fr